
Pas besoin d’avoir un doctorat en astrophysique pour être qualifié de « chercheur ». Un chercheur est avant tout celui qui sait qu’il ne sait pas, et qui met tout en œuvre pour connaître. Il pose des questions, réfléchit, établit des liens, se trompe, expérimente, revient sur certaines idées… et progresse. Mais dans quoi progresse-t-il ? Dans le « vrai ». Sa recherche lui donne la capacité de mieux saisir le monde qui l’entoure, et sa représentation — sa pensée du monde — s’ajuste à cette réalité.
C’est ainsi que l’on peut comprendre ce terme si large, et parfois flou, qu’est le « vrai ». Une pensée peut être dite vraie lorsqu’elle correspond à la réalité à laquelle elle se rapporte. La vérité est donc une adéquation, un rapport juste, entre mon esprit et le monde. Et c’est précisément cela que nous cherchons à accomplir ensemble dans un établissement scolaire : trouver notre juste rapport au monde. Les matières enseignées nous y aident. À travers toutes ces connaissances, nous explorons ce que nous ignorons encore du monde. Et ce faisant, nous découvrons toujours un peu mieux notre juste place dans cet ensemble.
Le Christ est une aide certaine dans cette recherche. Il est à la fois le but et le moyen, comme il le dit dans l’Évangile selon saint Jean : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Il ne se présente pas seulement comme la finalité, mais aussi comme une assistance. La Vérité, c’est son être : lui seul est « vérité ». Tout ce que nous cherchons et étudions est déjà le fruit d’une pensée — celle du Christ — car sans lui, rien n’existerait. Il est la Parole, la Sagesse éternelle créatrice. En scrutant l’univers qui nous entoure et la Parole de Dieu, nous avons accès à « l’envers du décor », au vrai des choses.
Le vrai a deux ennemis : l’erreur et le mensonge. Tous deux s’éduquent. L’erreur naît souvent d’une certaine faiblesse ou limitation de notre esprit : nous sommes limités et ne connaissons pas tout ce qui est connaissable. Mais nous pouvons élargir le champ du connaissable. Quant au mensonge, il consiste à tordre volontairement le vrai. Cela peut même se produire inconsciemment ; d’où la nécessité de rester vigilants afin que ce qui habite nos esprits corresponde autant que possible à ce qui est.
Une objectivité totale n’est pas possible pour les êtres incarnés que nous sommes : nous percevons toujours le monde à travers ce que nous sommes (nos sens, nos représentations, notre histoire, notre intelligence…). La recherche invite donc à mettre en commun nos découvertes. Et cette mise en commun ouvre la voie à de nouvelles découvertes.
Ainsi, nous ne sommes pas des « chercheurs » isolés chacun dans son coin, mais une communauté de « chercheurs de vrai » œuvrant ensemble pour faire advenir le Royaume de Dieu dès ici-bas.