Ce temps de l’Avent, qui commence le dimanche 27 novembre cette année, c’est le temps qui prend son temps. Ces quatre semaines nous préparent à la venue du Messie tant attendu. Et nous l’attendons, nous l’attendons vraiment. Il l’a promis, il va revenir. Jésus est venu dans notre temps, il y a bien longtemps, et avant de partir, il a dit qu’il reviendrait. Et depuis : on l’attend ! Un peu comme un gra’moun attend assis sur le banc devant sa kaz, appuyé sur sa canne, la venue de son petit-fils, qui lui a dit en partant “je reviendrai !”.
Alors ce temps de l’Avent est bien celui de la patience. Nous sommes invités à tourner les yeux vers autre chose que la rapidité du temps qui passe. Laisser du temps au temps. Le Christ n’a pas donné de rendez-vous exact, il n’a pas révélé le jour de son retour. Il nous a juste demandé de l’attendre. C’est ainsi une incitation à cultiver en nous cette vertu de la patience, de l’attente de ce qui ne vient pas de suite (une réponse à un mail, un rendez-vous avec un professeur, une autorisation pour un projet demandé au Chef d’établissement, le silence dans la salle de classe, …). Nous nous sommes habitués à tout avoir très vite : de l’eau qui coule du robinet, de la lumière qui apparaît à la pression de l’interrupteur, des informations instantanées avec un seul clic,…Du temps, nous cherchons toujours à en avoir, faire les choses plus vite pour “gagner du temps”. Mais pour en faire quoi ?
Parce que l’attente a du sens, ce n’est pas un temps stérile. Cette patience apprend à vraiment désirer le fruit de cette attente. Elle enseigne également à éprouver ce désir, et peut être aussi elle permet de se rendre compte de l’inutilité de son désir, voire même de sa malice.
Et surtout, cette attente permet de faire venir Celui que l’on attend ! Prendre le temps d’attendre, c’est aussi commencer à inviter le Christ dans son temps à soi, aujourd’hui. Car il est venu il y a 2000 ans, il reviendra à la fin des temps, et entre les deux, il vient maintenant !
Bon Avent!
Frère Etienne HARANT